KAMEL – Französische Literatur

Kamel – D.1 – IV.3 Diskursive Texte

Liturgische und theologische Texte: La notoriété médiévale du ruminant bossu est clairement due à la parabole biblique du chameau qui passerait plus facilement par le chas d’une aiguille qu’un riche n’entrerait au royaume de Dieu (Mt 19,24): Nicole Bozon évoque le chameau pour illustrer l’insatiabilité des prélats de l’église. Le même verset se trouve dans l’exemple 276,5 chez Blangez, qui contient également la légende de Côme et Damien. Les chameaux de la légende de saint Jérôme et le lion, quant à eux, ne tiennent qu’un rôle secondaire.

Ausg.: Les contes de Nicole Bozon, éd. P. Meyer/L. Toulmin-Smith, 1889, 34; Ciz nous dit. Recueil d’exemples moraux, éd. G. Blangez, 1979.

Larissa Birrer

Reiseliteratur: La littérature de voyage, même si elle décrit l’Orient, ne voit dans le chameau qu’une monture de voyage et un animal de bât. Dans les Voyages (~1360) de Mandeville par exemple, le chameau et le dromadaire apparaissent tous deux principalement comme moyen de transport pour les hommes ou les marchandises et si dans la Description du monde son évocation est un peu plus fréquente, il y est mentionné pour les mêmes raisons. La richesse matérielle du propriétaire, à laquelle le chameau renvoie, est explicitée par Marco Polo, contrairement aux autres textes de voyage, que ce soit par exemple Mandeville ou Le Bouvier (p. 93).

Ausg: Marco Polo: La Description du Monde, éd. et trad. P.-Y. Badel, 1998; Mandeville's Travels, éd. et trad. M. Letts, 1953, t. 2, 229-413; Gilles le Bouvier: Le livre de la description des pays, éd. Hamy, 1908.

Larissa Birrer

Zurück zu "Kamel" | Zurück zu "D.1 Französische Literatur" | Zurück zu "D.1 Französische Literatur - IV.1 Narrative Texte" | Weiter zu "E.4 Deutsch Literatur"

Kamel – D.1 – IV.1 Narrative Texte

On trouve quelques chameaux dans la littérature vernaculaire vers le milieu du Moyen Âge, mais ce sont toujours des acteurs d’arrière-plan. Les sept cents chameaux, mentionnés à différentes reprises dans la Chanson de Roland, y jouent un rôle secondaire en tant qu’animaux exotiques porteurs des cadeaux du roi Marsile autant pour Charlemagne que pour Ganelon.

Lit.: M. Szkilnik: Roland et les chameaux. La date de la Chanson de Roland. Romania 122 (2004), 522-31.

Larissa Birrer

Similarly, in Girart de Roussillon (ll. 297–304), the Emperor of Constantinople gives some 2,000 camels as wedding presents to his future sons-in-law. The Roman de Thèbes has references to camels as mounts of war (l. 6312) and the Roman de Troie to their role in pulling of war chariots (l. 7905). Anseïs (l. 2172f.) also mentions camels as part of an army, and Orson (l. 1561) as constituent parts of rich booty taken from the heathen. Dromedaries feature (because of their supposed speed) particularly as the mounts of messengers, for example in the Enfances Guilelme (ll. 1864–8), Doon de Mayence (l. 1563), and the Roman d’Alexandre (III, 7619) – in which we are also told (730) that Bucephalus is the son of a male elephant and a female dromedary.

Nigel Harris

Hagiographie: Dans la Légende dorée, seule la légende de Côme et Damien, provenant de la tradition latine, attribue à un chameau un rôle narratif décisif. En effet, Côme et Damien sont des médecins jumeaux qui soignent autant les hommes que les animaux. Damien accepte, une seule fois et à contrecœur, le cadeau d’une femme qu’il a guérie. En apprenant cela, Côme soupçonne son frère de cupidité et commande de ne pas mettre son corps avec celui de son frère, mais la même nuit, le Seigneur apparaît à Côme en songe et disculpe Damien. Après une longue série de tourments infligés par le proconsul, les deux martyres sont décapités et les chrétiens, se souvenant du vœu de Côme, réfléchissent à la manière de les enterrer. C’est alors qu’apparaît un chameau qui ordonne d’une voix humaine que les saints soient ensevelis ensemble. Lors de toutes ses autres apparitions, il fait uniquement figure d’animal de bât (légendes de Sainte-Théodore et de Saint Barthélémy).

Ausg.: Jean de Vignay: La légende dorée, éd. B. Dunn-Lardeau, 1997, n° 138.

Larissa Birrer

Zurück zu "Kamel" | Zurück zu "D.1 Französische Literatur" | Zurück zu "D.1 Französische Literatur - III.2 Tierepos" | Weiter zu "D.1 Französische Literatur - IV.3 Diskursive Texte"

Kamel – D.1 – III.2 Tierepos

C’est uniquement dans la branche Va (numérotation d’Ernest Martin) du Roman de Renart que l’on trouvera deux chameaux: d’une part, un légat pontifical faisant office de juge et parlant un langage incompréhensible truffé d’italianismes, du nom significatif de Musart, d’autre part, un chef religieux et politique des païens. Aucun des deux n’est un personnage positif. L’ambivalence inhérente au chameau (voir B.2): Un exemple de cette ambivalence est que le chameau biblique est à la fois un animal impur (Lv 11,4), tout en étant un représentant du Christ dans la parabole du chameau (Grégoire PL 75, 536)) fait de lui l’animal idéal pour le rôle de légat papal. Ce rôle de chameau-juge serait peut-être à mettre en rapport avec l’exemplum du chameau qui demande des cornes à Jupiter, fable qui selon Jacques de Vitry illustre son insatiabilité, et qui, à son tour, renverrait à ce même trait de caractère reproché aux Pharisiens dans Mt 19, 24. Le deuxième chameau est un chef religieux et politique des païens, dirigeant une armée de scorpions, d’éléphants, tigres et dromadaires, qui envahit les terres de Noble. Lors du combat contre Tiercelin, il entre en rage et le frappe de sa patte. Plus loin, il sera fait prisonnier (en dernier, car en coursier rapide il avait réussi à s’échapper) et baisera les pieds de Noble pour lui demander pardon, mais sans succès puisqu’il sera écorché vif.

Ausg.: Le Roman de Renart, éd. E. Martin, 1882.

Lit.: J. Deroy: Le discours du chameau, légat papal dans le Roman de Renart, branche Va, dans: Proceedings of the Third International Beast Epic, Fable and Fabliau Colloquium, Münster, 1979, Köln, Böhlau, 1981 (Niederländische Studien 30), 102-110; L. Foulet: Le Roman de Renart, Paris, Champion, 1914, 217-226; A. Lodge: A comic papal legate and his language. Neuphilologische Mitteilungen: Bulletin de la Société Néophilologique de Helsinki, 96:2 (1995), 211-221; J. Subrenat: Portraits de prélats dans le Roman de Renart. Reinardus, 4 (1991), 193-203 ; J. Subrenat: Trois versions du jugement de Renart: le Roman de Remart, branches VIIb, I, VIII du manuscrit de Cangé, dans: Mélanges de langue et de littérature françaises du Moyen Âge offerts à Pierre Jonin, Senefiance 7 (Aix-en-Provence, CUERMA, 1979),  623-43; K. Varty/D. Buschinger: Le viol dans l’Ysengrimus, les branches II-Va, et la branche I du Roman de Renart et dans le Reinhart Fuchs d’Heinrich der Glichezare, dans: Tierepik im Mittelalter. La littérature animalière au Moyen Âge. Thematische Beiträge des 29th International Congress on Medieval Studies an der Western Michigan University (Kalamazoo-USA), 5.-8. Mai 1994, Greifswald, Reineke-Verlag, 1994, 107-119.

Larissa Birrer

Zurück zu "Kamel" | Zurück zu "D.1 Französische Literatur" | Zurück zu "D.1 Französische Literatur - III.1 Fabel" | Weiter zu "D.1 Französische Literatur - IV.1 Narrative Texte"

Kamel – D.1 – III.1 Fabel

Les répertoires de fables médiévales et de la Renaissance recensent en tout cinq fables dans lesquelles le chameau joue un rôle. La plus répandue d’entre elles est indubitablement Du chameau et de la puce, dans laquelle un chameau se moque d’une puce qui descend de son dos afin de ne pas l’accabler de son poids plus longtemps. Du chameau et de Jupiter, met en scène un chameau qui, lassé qu’on se moque de lui, demande des cornes à Jupiter, mais en punition de sa requête effrontée Jupiter lui coupe/rapetisse les oreilles: cette fable n’est conservée que dans le recueil de Macho (n°16) pour la période médiévale. On remarque cependant un regain en popularité à la Renaissance, où, outre Du chameau et Jupiter (Anonyme, n° 91 et Haudent n°188) plusieurs fables d’origine ésopique réapparaissent, illustrant certains traits caractéristiques du chameau: patience et soumission dans De l’âne, du boeuf, de la mule et du chameau, puisque la fable met en relief le caractère patient et soumis du chameau qui accepte de travailler pour être nourri, contrairement à l’âne qui se révolte; sa douceur dans Du chameau, où il est montré que si le chameau suscite la crainte lors de sa première apparition, il suffit d’un peu de temps pour oser l’approcher et s’apercevoir que c’est chose «doulce et facille» (Haudent, n°100); sa docilité et soumission d’animal de bât dans Du cheval et du chameau (Valancier, n°10), fable dans laquelle un cheval se moque d’un pauvre chameau souffrant sous le poids de son faix, mais celui-ci l’exhorte à porter son fardeau au lieu de rire. Alors que l’arrogance caractérisait cet animal dans les Du chameau et de la puce et Du chameau et de Jupiter, les fables plus tardives lui tirent un portrait plus positif, ce qui pourrait bien être dû à une plus grande familiarité de l’Occident avec ce grand ruminant de provenance orientale.

Ausg.: [Anonyme de 1547] Les fables de la vie d’Esope Phrygien, traduites de nouveau en françois selon la vérité Graecque. Nouvellement Augmenteez et enrichies de plusieurs figures tant en la Vie, que ez Fables d’iceluy, non encores par cy devant Imprimées, Paris, Hierosme de Marnef, et veufve de Guillaume Cavellat, 1582: »Du chameau«  (n°91); Esbatement moral des animaux, 1578: »L’asne, le boeuf, la mule et le chameau« (n°105) ; Esope von Julien Macho, eingeleitet und herausgegeben nach der Edition von 1486, éd. B. Hecker, 1982: »Du chamel et de la puce«  (livre IV, n°16), »Du chamel et de Iupiter« (Fables de Aviam, n°7) ; Estienne Valancier. Dizains et sonnets mythologiques, Documents sur la vie intellectuelle en Forez au XVIe siècle, éd. C. Longeon, 1973, p. 298-317: n°10,  »Du cheval et du chameau«; Die Fabeln der Marie de France, éd. Warnke, 1898: »De pulice et camelo« (n°33); G. Haudent: Trois centz soixante et six Apologues d’Esope, 1547: »D’un chameau« (I, n°100), »D’un chameau« (I, n°188); Recueil général des Ysopets, éd. J. BASTIN, 1929-1930: »De la puce et dou chamuel« (Isopet de Chartres, n° 33); Theatre des animaux, 1644: »L’asne, le boeuf, la mule et le chameau« ([n° 84],  p. 87).

Lit.: G. Dicke/K. Grubmüller: Die Fabeln des Mittelalters und der frühen Neuzeit. Ein Katalog der deutschen Versionen und ihrer lateinischen Entsprechungen, 1987, n° 157; P. Cifarelli: Catalogue thématique des fables ésopiques françaises du XVIe sciècle, 1993, n° 21, 89, 90, 91, 114.

Larissa Birrer

Zurück zu "Kamel" | Zurück zu "D.1 Französische Literatur" | Zurück zu "D.1 Französische Literatur - II.3 Gebrauchsliteratur" | Weiter zu "D.1 Französische Literatur - III.2 Tierepos"

Kamel – D.1 – II.3 Gebrauchsliteratur

Medizin: Les textes para-médicaux vernaculaires n’innovent pas par rapport aux textes latins, qui eux-mêmes remontent à la tradition antique: le lait de chameau est peu nourissant car acqueux (1500) et peut guérir des maladies (du foie et de la rate, 1500), sa chair peut soigner l’estomac (646), même s’il est dit ailleurs qu’il peut le troubler (1315).

Ausg.: Die Diätetik nach dem ʻSecretum Secretorumʼ in der Version von Jofroi de Waterford, éd. Y. Schauwecker, 2007.

Larissa Birrer

Zurück zu "Kamel" | Zurück zu "D.1 Französische Literatur" | Zurück zu "D.1 Französische Literatur - II.2 Tierkunde, Enzyklopädik" | Weiter zu "D.1 Französische Literatur - III.1 Fabel"

Kamel – D.1 – II.2 Tierkunde, Enzyklopädik

Parmi les deux encyclopédies vernaculaires publiées, Brunetto (180) reprend les informations d’Isidore (12, 1, 35), duquel il relaie non seulement la différenciation terminologique entre le chameau et le dromadaire mais aussi l’erreur du nombre de bosses qui différencierait le chameau arabe (à deux bosses) du bactrien (à une seule bosse). Quant à Gossouin (2, 2), il se contente d’évoquer, lors de la description des contrées d’Ynde, que c’est à Antioche qu’il y a maints chameaux.

Ausg.: Brunetto Latini: Tresor, éd. P. G. Beltrami, 2007; Image du Monde de Maître Gossouin, éd. O. H. Prior, 1913.

Larissa Birrer

Zurück zu "Kamel" | Zurück zu "D.1 Französische Literatur" | Zurück zu "D.1 Französische Literatur - II.1 Physiologus, Bestiarien" | Weiter zu "D.1 Französische Literatur - II.3 Gebrauchsliteratur"

Kamel – D.1 – II.1 Physiologus, Bestiarien

Aucun des bestiaires français ne consacre au chameau une rubrique propre. Les caractéristiques physiques du chameau servent cependant à décrire d’autres créatures. Ainsi, Philippe de Thaün (v. 1249) et Pierre de Beauvais (uniquement dans la version courte, chap. XXVII, dans la version longue on apprend que l’autruche a les pieds fendus comme une vache) comparent les pattes de l’autruche à celles du chameau,  ressemblance qui expliquerait pourquoi l’autruche est également appelée chamoi (Gervaise, v. 954/5) ou encore camelon (Guillaume le Clerc, vv. 2594/5). Ce dernier renvoie également à la parabole biblique de la difficulté du chameau à passer par le chas d’une aiguille (Mc 10,25) lorsqu’il décrit la belette (v. 2478). En effet, celle-ci reçoit la semence du mâle (par la bouche, mais cela ne fait pas partie de l’analogie développée) tout comme les fidèles reçoivent en semence la parole divine. Or les fidèles se bouchent les oreilles avec les choses de ce monde pour ne pas entendre Dieu, tout comme l’aspic se bouche les oreilles pour ne pas entendre l’enchanteur. Les riches de ce monde, à leur tour semblable à l’aspic, se bouchent les oreilles et sont sourds aux choses divines, car comme le dit l’Évangile, il sera plus difficile à un riche d’entrer au ciel qu’à un chameau de passer par le chas d’une aiguille.

Dans le bestiaire marial, qui fait partie d’une compilation d’éléments divers (un lapidaire, un plantaire, des miracles etc.) tous en l’honneur de Notre Dame, le chameau est l’avant-dernier de quatorze animaux. Le chapitre sur le camélidé commence par 22 vers constituant un petit bestiaire dans le sens traditionnel, reprenant le texte de Pline presque mot à mot et mentionnant, comme Isidore, la différence entre le chameau et le dromadaire. C’est ensuite presque vers par vers que les propriétés du chameau sont reprises et transformées en analogies concernant la Vierge, présentées dans seize passages délimités par une lettrine et allant de 6 à 60 vers. La maigre alimentation du chameau est par exemple mise en parallèle avec la sobriété de Marie, qui ne mangeait pas par gourmandise mais par besoin: tout le monde doit donc vivre sobrement et donner aux pauvres afin d’aller au paradis. La rapidité du chameau, finalement, signifie que nous devons tous courir vite pour sauver notre âme, la longue vie du chameau signifie qu’il faut plutôt vivre saintement une vie courte et bonne que longue et pleine de péchés. Il reste que les liens entre le symbole et ce qu’il représente sont parfois ténus.

Ausg.: Le Bestiaire de Gervaise, éd. P. Meyer, Romania 1 (1872), 420-443; Le bestiaire marial tiré du Rosarius (Paris, BNF, fr. 12483), éd. A. Mattiaci, Thèse de doctorat, Ottawa, 1996.

Larissa Birrer

Zurück zu "Kamel" | Zurück zu "D.1 Französische Literatur" | Zurück zu "D.1 Französische Literatur - I. Terminologisches" | Weiter zu "D.1 Französische Literatur - II.2 Tierkunde, Enzyklopädik"

Kamel – D.1 – I. Terminologisches

aprov.: camel; afr.: c(h)ame(i)l, c(h)ama(i)l; aprov. dromadari, afr.: dromadaire, dromedarie »[Q]uadrupède à une ou deux bosses sur le dos, employé par les Orientaux comme bête de somme« (FEW 2, 129): le terme de chameau inclut donc le dromadaire, au Moyen Âge comme dans cet article.

Larissa Birrer

Zurück zu "Kamel" | Zurück zu "D.1 Französische Literatur" | Weiter zu "D.1 Französische Literatur - II.1 Physiologus, Bestiarien"