Elefant – D.1 – IV.3 Diskursive Texte

Liturgische und theologische Texte: Dans la petite tradition des recueils d’exempla romans, on relève dans les Contes moralisés de Nicole Bozon une séquence de cinq chapitres consacrés aux éléphants, pourvus chacun d’une moralisation. L’éléphant et la → baleine, malgré leur grande taille, n’ont pas de fiel, alors que le petit → crapaud est tout fielleux: il est des hommes vaillants débonnaires, et de petits envieux (70). L’éléphant, très fort, redoute les → souris: Dieu y met une leçon pour les puissants, qui doivent redouter les fous jangleours (71). L’éléphant est grosse pendant douze ans avant d’accoucher, puis elle ne conçoit plus pendant 300 ans: les grands seigneurs promettent longuement et donnent peu (72). L’éléphant au support nocturne scié, mais relevé par ses congénères: leçon pour l’homme guetté par le diable (73). Quand il voit au désert un homme égaré, l’éléphant pense qu’il veut s’en prendre à son éléphanteau, et il remet l’homme sur la bonne voie pour s’en débarrasser: l’homme sollicité par son prochain en difficulté pense que celui-ci en veut à son bien (74).

Ausg.: Les Contes moralisés de Nicole Bozon, éd. P. MEYER/L. TOULMIN-SMITH, 1889.

Baudouin Van den Abeele

Reiseliteratur: L’éléphant est assez régulièrement mentionné parmi les merveilles d’Orient que les voyageurs rencontrent lors de leurs explorations des contrées lointaines. Marco Polo décrit la Birmanie en disant qu’on chevauche quinze journées par des lieux très écartés et par de grandes forêts où il y a beaucoup d’éléphants, de licornes [probablement → rhinocéros] et d’autres bêtes sauvages en grande quantité et de toutes espèces (chap. 123), comme si un paysage exotique se devait d’être peuplé d’éléphants. Encore au XVe siècle, Antoine de la Sale, dans son Petit Jean de Saintré, fera de même lorsqu’il décrira, suivant sans doute quelque encyclopédie, une île indienne: on y trouve de grandes quantités d’or et de pierres précieuses, et les éléphants s’y multiplient plus qu’en aucune autre partie du monde (§ 119). L’éléphant est la partie animée des trésors d’Orient.

Marco Polo insiste par ailleurs lui aussi sur la présen ce d’éléphants dans les armées orientales, notamment lors de la grande bataille de 1272 entre les troupes du Khan et celles du roi de Birmanie, qui disposait de deux milles éléphants de combat équipés de tours en bois pouvant abriter chacune une douzaine d’hommes. Ces éléphants remplissaient d’épouvante les chevaux de l’armée du Khan si bien que les cavaliers ont dû abandonner leurs montures et combattre à pied. Sous une pluie de flèches, les éléphants ont paniqué et se sont enfuis dans la forêt où les arbres ont arraché les tourelles de combat. L’armée du Khan, victorieuse, a pu récupérer plus de deux cents de ces bêtes et ce fut le début des éléphants de combat dans l’armée impériale (chap. 120-122). Marco Polo accorde trois chapitres au récit de cette bataille, visiblement intéressé par l’utilisation militaire de ces éléphants, utilisation qui, en Occident, fascinait les lecteurs du Roman d’Alexandre depuis plus d’un siècle.

Ausg.: Marco Polo: La Description du Monde, éd. et trad. P.-Y. BADEL, 1998; Antoine de la Sale: Jehan de Saintré, éd. et trad. J. BLANCHARD/M. QUEREUIL, 1995.

Richard Trachsler

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