ELEFANT – Französische Literatur

Elefant – D.1 – III.2 Tierepos

Les premières branches du Roman de Renart ne comportent pas l’éléphant parmi les personae dramatis. Ce n’est qu’avec Renart le Nouvel de Jacquemart Giélée qu’apparaît Fortins, l’olifant qui jouera un rôle mineur en tant que personnage invité puis intégré à la cour du roi Noble. L’élargissement du nombre de personnages, tout comme l’ouverture sur les contrées exotiques, est caractéristique du roman de Jacquemart, où l’on apprend que Fortin vient de Perse, tout comme le Perroquet vient d’Inde et l’Autruche, d’Afrique.

Ausg.: Renart le Nouvel, éd. H. ROUSSEL, 1958.

Richard Trachsler

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Elefant – D.1 – III.1 Fabel

Héritière en cela de la tradition ésopique, la fable française du Moyen Age ignore l’éléphant. Il faut attendre la Renaissance pour voir s’introduire, parmi les acteurs de la Fable, le grand pachyderme. Chez Valancier on relève une fable du cerf-volant, des → guêpes et des → frelons qui tentent vainement de piquer l’éléphant à travers sa peau épaisse, et l’on rencontre plusieurs recueils contenant un apologue qui rappelle la vieille inimitié du → dragon et de l’éléphant: le dragon s’enivre du sang de son adversaire, mais celui-ci l’écrase de son poids en mourant. Plus gratuite semble être une troisième fable, où l’éléphant prend parfois le rôle d’un → singe ou d’un → âne. Dans ce récit, un homme parie avec son maître qu’il parviendra à apprendre à parler à un animal. Il ne craint pas l’échec, car le laps de temps alloué est tellement vaste qu’il est sûr que l’animal, le maître ou lui-même mourra avant l’échéance.

Il se peut que la présence d’éléphants dans les ménageries royales de la fin du Moyen Age ait contribué à l’introduction de l’animal dans le corpus des fables.

Lit.: P. CIFARELLI: Catalogue thématique des fables ésopiques françaises du XVIe siècle, 1993, n° 88, 179, 237.

Richard Trachsler

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Elefant – D.1 – IV.1 Narrative Texte

Roman und Epos: L’éléphant apparaît dans la littérature narrative surtout dans deux contextes: en tant qu’éléphant de combat et en tant qu’élément constitutif d’une faune exotique. Dans les deux cas, il est associé à l’Orient ou à l’Afrique et apparaît comme un véritable marqueur qui signale la présence d’un univers différent du monde occidental. L’éléphant de combat est en effet originairement l’apanage des armées païennes et les éléphants sauvages font partie des merveilles que rencontrent les héros de romans et voyageurs sur leur route vers l’Orient. L’éléphant, contrairement au → léopard et à d’autres animaux potentiellement aussi exotiques, n’est jamais considéré comme autochtone dans la littérature narrative.

L’éléphant de combat est naturellement attesté dans la littérature épique. Les sarrasins en chevauchent ou l’utilisent pour y placer l’étendard (Chanson d’Aspremont) ou transporter la statue d’une de leurs divinités (Chanson d’Antioche). Mais il est très présent surtout dans les différentes rédactions du Roman d’Alexandre: dans la plupart des versions, le héros macédonien affronte, et vainc, les troupes indiennes équipées de ces terribles animaux jusqu’alors inconnus aux hommes d’Alexandre. L’éléphant reste en tout cas associé au monde des païens dont il constitue une arme.

C’est sans doute pourquoi l’éléphant paraît rattaché à l’Orient. Ainsi, le Roman de Florimont d’Aimon de Varennes (vv. 1826ss) contient un songe prémonitoire où le duc d’Albanie se voit attaqué par un éléphant qui le jette dans un trou, mais dont il est libéré grâce au secours d’un → lion. L’éléphant figure un émir, le lion est Florimont, le fils du duc et le héros du roman.

Ausg.: Alexandre de Paris: Le Roman d’Alexandre, éd. et trad. L. HARF-LANCNER, 1994; Aimon von Varennes: Florimont, éd. A. HILKA, 1932.

Richard Trachsler

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Elefant – D.1 – IV.2 Lyrische Texte

Les poètes lyriques se souviendront des différentes caractéristiques contenues dans les bestiaires et sauront les exploiter de manière arbitraire, mais efficace.

Souvent, c’est l’absence d’articulation au niveau du genou qui est rappelée. Ainsi, le poète occitan Rigaut de Barbezieux se compare, dans sa célèbre chanson Atressi con l’orifanz, à l’éléphant qui chute et ne pourra se relever sans l’aide de ses proches, et dans la Priere Theophile, on dit de la Vierge, évoquant la même caractéristique, que jamais elle ne s’est pliée aux vanités du monde.

C’est dans ce contexte qu’il faut insérer le Conte de l’olifans de Baudouin de Condé, qui, au XIIIe siècle, utilisera les propriétés de l’éléphant puisées dans les bestiaires pour écrire un texte à la fois critique à l’égard de son temps et élogieux à l’égard de sa patronne, la comtesse de Flandre Marguerite II qui se voit ainsi comparée, sans ironie aucune, à l’éléphant.

En réalité, l’image de l’éléphant est d’une grande élasticité puisque son physique peut aussi être utilisé à des fins très différentes par un auteur de veine plus satirique: Eustache Deschamps, au XIVe siècle adresse une ballade injurieuse (Bal. 804) à une femme, dont il compare les doigts à une patte d’éléphant. Ailleurs, il se moque (Bal. 856) aussi d’un homme, qui aurait des genoux comme un éléphant. Cela n’empêche pas Deschamps de citer le pachyderme aussi (Bal. 1203) parmi les richesses que les puissants sont prêts à échanger, au même titre que leurs villes et châteaux, pour la santé, une fois qu’ils l’ont perdue. Il se peut, toutefois, que le terme olifant ne désigne ici pas l’animal, mais l’ivoire.

Les poètes lyriques français, tout comme les romanciers et auteurs de chansons de geste, mentionnent, selon les besoins de leur projet littéraire, le cri, la constance, la taille, la force ou la laideur de l’éléphant. Une grande partie de ces caractéristiques est aussi livresque qu’imaginaire puisque la partie «naturaliste» est presque entièrement réduite au statut de carrière où tout poète puise ce qui bon lui semble.

C’est pourquoi Desportes, au XVIe siècle, mérite ici une mention à part pour son sonnet à devinette qui résume en deux quatrains la première page des informations que Pline consacre à l’éléphant: c’est le premier véritable alliage entre poésie et science de la littérature française où aucun autre ›message‹ ne vient interférer.

Ausg.: Rigaut de Barbezilh: Liriche, éd. A. VARVARO, 1960; Philippe Desportes: Amours de Diane, éd. V. E. GRAHAM, 1959, livre 2, sonnet 60; Baudouin de Condé: Li contes de l’olifant, dans: Il mantello d’onore, 1999, 302-18.

Lit.: R. TAYLOR: Les images allégoriques d’animaux dans les poèmes de Rigaut de Berbezilh. Cultura Neolatina 38 (1978), 251-59; W. ZILTENER: Repertorium der Gleichnisse und bildhaften Vergleiche der okzitanischen und der französischen Versliteratur des Mittelalters, 1989, 244.

Richard Trachsler

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Elefant – D.1 – II.1 Physiologus, Bestiarien

 

L’éléphant figure dans toutes les adaptations françaises des bestiaires latins avec les propriétés identiques ou très voisines: on mentionne assez généralement la rareté des accouplements en raison des temps de grossesse très longs, la conception favorisée par l’absorption de la mandragore, l’accouchement qui a lieu dans l’eau et l’inimitié qui oppose l’éléphant au → dragon. Les os et la peau de l’éléphant éloignent, quand on les brûle, les → serpents venimeux. Moins systématique est l’évocation de sa longévité, de son intelligence et de sa mémoire. De ce faisceau de propriétés communes dérivent les exégèses, assez uniformes d’un bestiaire à l’autre, elles aussi: l’éléphant femelle qui, pour inciter le mâle à l’accouplement, lui fait manger de la mandragore, plante aux vertus aphrodisiaques, est facilement assimilable à Eve, qui, en offrant à Adam la pomme, le poussa à la première transgression. L’eau où la femme met bas son petit, tandis que le mâle veille pour protéger sa famille des attaques du → dragon, animal diabolique par excellence, est explicitement comparée au monde, où les humains doivent se garder des ruses du diable.

On rencontre aussi d’autres interprétations qui restent plus marginales et sont dues, pour l’essentiel, aux besoins d’un projet littéraire précis: ainsi, Richard de Fournival, dans son Bestiaire d’Amour, compare l’enfantement dans l’eau à la nécessité de cacher la relation amoureuse au monde et assimile le faon de l’éléphant à l’amour réciproque. Dans son schéma exégétique conçu en clé érotique, l’éléphant mâle est l’amant loyal et la femelle la dame courtoise, qui tous les deux doivent se garder du → dragon, incarnation du faux amant et du losengier.

Certains bestiaires, comme celui de Philippe de Thaün ou celui de Guillaume le Clerc, évoquent aussi, sans les soumettre à une interprétation de type allégorique, des informations remontant à la tradition antique, relayée par Isidore: l’éléphant ressemble à un grand → boeuf, ses dents sont en ivoire, et il peut porter sur son dos une tour. Il a une mémoire formidable et dort appuyé contre un arbre puisqu’il est dépourvu d’articulations au niveau du genou qui lui permettraient de se relever s’il se couchait.

Du fait de la valorisation de la chasteté par la culture cléricale, l’éléphant bénéficie d’une image positive, de même que sa sagesse et sa haine du → dragon font de lui, malgré sa force et le danger qu’il représente en tant qu’éléphant de combat, un acteur dont les caractéristiques sont très généralement prises en bonne part.

Richard Trachsler

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Elefant – D.1 – II.2 Tierkunde, Enzyklopädik

Les encyclopédies vernaculaires, pour autant que les texte publiés permettent d’en juger, n’innovent guère par rapport à la tradition latine. Elles véhiculent largement les informations d’Isidore, qui relaye, à son tour, le savoir de l’Antiquité, comme l’affirmation, reprise par Barthélemy l’Anglais et d’autres, que les éléphants deviennent plus courageux si on leur fait boire du vin. C’est au début de la Renaissance seulement que les descriptions se détachent de la tradition médiévale et les représentations abandonnent l’image jusqu’alors prévalant qui conférait à l’éléphant une allure souvent porcine aux couleurs peu réalistes.

Lit.: H. NAÏS: Les Animaux dans la poésie française de la Renaissance, 1961, 23-176.

Richard Trachsler

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Elefant – D.1 – IV.3 Diskursive Texte

Liturgische und theologische Texte: Dans la petite tradition des recueils d’exempla romans, on relève dans les Contes moralisés de Nicole Bozon une séquence de cinq chapitres consacrés aux éléphants, pourvus chacun d’une moralisation. L’éléphant et la → baleine, malgré leur grande taille, n’ont pas de fiel, alors que le petit → crapaud est tout fielleux: il est des hommes vaillants débonnaires, et de petits envieux (70). L’éléphant, très fort, redoute les → souris: Dieu y met une leçon pour les puissants, qui doivent redouter les fous jangleours (71). L’éléphant est grosse pendant douze ans avant d’accoucher, puis elle ne conçoit plus pendant 300 ans: les grands seigneurs promettent longuement et donnent peu (72). L’éléphant au support nocturne scié, mais relevé par ses congénères: leçon pour l’homme guetté par le diable (73). Quand il voit au désert un homme égaré, l’éléphant pense qu’il veut s’en prendre à son éléphanteau, et il remet l’homme sur la bonne voie pour s’en débarrasser: l’homme sollicité par son prochain en difficulté pense que celui-ci en veut à son bien (74).

Ausg.: Les Contes moralisés de Nicole Bozon, éd. P. MEYER/L. TOULMIN-SMITH, 1889.

Baudouin Van den Abeele

Reiseliteratur: L’éléphant est assez régulièrement mentionné parmi les merveilles d’Orient que les voyageurs rencontrent lors de leurs explorations des contrées lointaines. Marco Polo décrit la Birmanie en disant qu’on chevauche quinze journées par des lieux très écartés et par de grandes forêts où il y a beaucoup d’éléphants, de licornes [probablement → rhinocéros] et d’autres bêtes sauvages en grande quantité et de toutes espèces (chap. 123), comme si un paysage exotique se devait d’être peuplé d’éléphants. Encore au XVe siècle, Antoine de la Sale, dans son Petit Jean de Saintré, fera de même lorsqu’il décrira, suivant sans doute quelque encyclopédie, une île indienne: on y trouve de grandes quantités d’or et de pierres précieuses, et les éléphants s’y multiplient plus qu’en aucune autre partie du monde (§ 119). L’éléphant est la partie animée des trésors d’Orient.

Marco Polo insiste par ailleurs lui aussi sur la présen ce d’éléphants dans les armées orientales, notamment lors de la grande bataille de 1272 entre les troupes du Khan et celles du roi de Birmanie, qui disposait de deux milles éléphants de combat équipés de tours en bois pouvant abriter chacune une douzaine d’hommes. Ces éléphants remplissaient d’épouvante les chevaux de l’armée du Khan si bien que les cavaliers ont dû abandonner leurs montures et combattre à pied. Sous une pluie de flèches, les éléphants ont paniqué et se sont enfuis dans la forêt où les arbres ont arraché les tourelles de combat. L’armée du Khan, victorieuse, a pu récupérer plus de deux cents de ces bêtes et ce fut le début des éléphants de combat dans l’armée impériale (chap. 120-122). Marco Polo accorde trois chapitres au récit de cette bataille, visiblement intéressé par l’utilisation militaire de ces éléphants, utilisation qui, en Occident, fascinait les lecteurs du Roman d’Alexandre depuis plus d’un siècle.

Ausg.: Marco Polo: La Description du Monde, éd. et trad. P.-Y. BADEL, 1998; Antoine de la Sale: Jehan de Saintré, éd. et trad. J. BLANCHARD/M. QUEREUIL, 1995.

Richard Trachsler

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