HIRSCH – Französische Literatur

Hirsch – D.1 – I. Terminologisches

aprov. çer, cerf, çerp, çerv, çervi; afr. cerf, cerfz, ser, serf. Fem. biche, bisse.

G. ROHLFS: Franz. biche, ital. biscia etc., Zeitschrift für Rom. Phil. 41 (1921), 354-355; Ch. BRUNEAU: Ancien français biche, Romania 48 (1922), 270-272.

Lit.: A. TOBLER/E. LOMMATZSCH: Altfranzösisches Wörterbuch, s.v. cerf.

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Hirsch – D.1 – II.1 Physiologus, Bestiarien

Dans les bestiaires français, de même que dans le Physiologus, qui reprend Aristote et les anciens ‘naturalistes’ comme Pline, Oppiane, Lucrèce, puis les Etymologiae d’Isidore de Séville, le cerf apparaît surtout en tant qu’ennemi du → serpent, symbole bien connu du Mal. Selon la tradition ancienne et médiévale, le cerf est un symbole christologique, tandis que le serpent représente le diable tentateur. D’après le bestiaire de Gervaise, l’inimitié s’explique à cause de l’habitude du serpent, appelé → dragon, de tuer les faons du cerf avant d’entrer dans sa fosse. Dans presque tous les bestiaires, on reprend en outre à la Naturalis Historia de Pline la caractéristique suivante: quand le cerf se sent vieillir ou tombe malade, il se rend à une source pour remplir sa bouche d’eau et la cracher sur le serpent caché dans sa fosse. Ensuite, le cerf souffle de toute sa force dans la tanière pour en faire sortir son ennemi et le manger. Il boit ensuite de l’eau afin de combattre le poison. De cette façon, le cerf se rénove et rajeunit, et peut ainsi vivre longtemps. Toutefois, si le cerf n’est pas malade ou vieux, il tue le serpent en le piétinant. Pour Gervaise, l’eau pure de la source permet au cerf de se guérir du venin du serpent: une fois trouvée la source, il vomit, perd ses cornes et mue aussi son poil et ses sabots. C’est en se baignant qu’il guérit définitivement du venin. On peut repérer, dans l’ensemble de ce motif, un transfert de la mue des reptiles à la mue du cerf. L’animal est aussi doué d’une excellente ouïe, mais quand il baisse ses oreilles, il devient sourd. En suivant Aristote, Gervaise dit aussi que si les cerfs entendent le son d’un type de flûte appelé en afr. frestel (FISTULAM), ils se figent d’étonnement et il est alors possible de les capturer aisément. En outre, les cerfs sont capables de traverser à la nage un grand fleuve ou un bras de mer, mais ils vivent surtout dans la montagne où, selon la moralisation de l’auteur, qui veut se confier à Dieu peut trouver le salut de l’âme en suivant leur exemple.

Autour de ce bloc assez stable de caractéristiques, les bestiaires français varient surtout dans l’allégorèse. Pour Guillaume le Clerc, v. 2561ss., la mise à mort du serpent par le cerf est assimilée à l’action de Jésus Christ qui chassa le diable par l’esprit de sa bouche. D’après Philippe de Thaün, l’eau que le cerf jette sur le serpent représente la sapience que Notre Seigneur répandit sur l’humanité, le souffle avec lequel il le chasse de sa fosse vient du Saint Esprit, la fosse, enfin, où le serpent s’abrite, signifie le corps humain, tenté par le serpent qui trompa Adam et Eve. En outre, selon Gervaise, § 25, le fait de vomir et de se purger avec de l’eau pour rajeunir, symbolise l’homme pénitent qui éloigne de soi le diable par l’abstinence et le jeûne ou, encore, le Christ qui a avalé le venin du monde en prenant sur lui la charge de notre salvation.

Le bestiaire du Pseudo Pierre de Beauvais, version longue, développe le Psaume 41:1 Quemadmodum desiderat cervus ad fontes aquarum, ita desiderat anima mea ad te, Deus et la glose du même psaume de Raban Maur: le cerf aime et recherche les fontaines, comme l’âme qui veut atteindre son renouveau spirituel désire s’abreuver à la source de la sapience divine. De façon unanime, le cerf est considéré comme un animal intelligent. En effet, dans notre corpus, parmi les qualités les plus connues qu’on attribue au cerf, figure en bonne place sa prudence: ainsi, le cerf fait coucher la biche là où les autres animaux, à cause de la présence de l’homme, n’ont pas le courage de pénétrer. Après la mise-bas, il amène ses petits, dont il prend soin très attentivement, dans une caverne dotée d’une seule entrée, afin de pouvoir se défendre contre les attaques des autres animaux. On connaît l’âge du cerf grâce aux cornes, et quand il les perd, il devient inoffensif et évite de se battre avant que ses bois ne repoussent. Dans le Bestiaire héraldique en latin de Johannes de Bado Aureo, l’on remarque que le cerf est également synonyme de prudence. Assez régulièrement, on relève aussi la rapidité du cerf, qualité qui lui permettra d’assumer dans d’autres types de textes le rôle de l’animal qui fait passer l’élu d’un monde à l’autre (Dubost).

Ausg.: Guillaume le Clerc: Bestiaire, éd. R. REINSCH, 1892; Philippe de Thaün: Le bestiaire de Philippe de Thaün, éd. E. WALBERG, 1900; Gervaise: Le bestiaire de Gervaise, éd. P. MEYER, Romania 1 (1872), 420-432; Pierre de Beauvais: Le Physiologus ou Bestiaire, version longue, éd. Ch. CAHIER/A. MARTIN, 1851-1856. Johannes de Bado Aureo : Bestiaire héraldique, ed. by E. J. JONES, 1943.

Lit. : F. DUBOST : Les merveilles du cerf: miracles, métamorphoses, médiations, Revue des Langues Romanes 98 (1994), 299; PH. MÉNARD: Le dragon, animal fantastique de la littérature française, Revue des Langues Romanes 98,2 (1994), 247-268; G. PICHON/J. DUFOURNET: Les cerfs dans les bestiaires, Revue des Langues Romanes 98,2 (1994), 315, 311-320.

Marco Maulu

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Hirsch – D.1 – II.2 Tierkunde, Enzyklopädik

Dans l’ensemble, les encyclopédistes français sont conformes aux bestiaires pour ce qui regarde le rapport des cerfs avec les serpents, leur renouveau grâce au venin, etc. D’après le Livre du tresor de Brunetto Latini, I, V, CLCCVI, les cerfs, comme les lions et d’autres animaux encore, s’accouplent dos à dos. En plus, l’animal est lié à la guérison de maladies: comme il possède, par exemple, la vertu de ne jamais attraper la fièvre, on pense que la consommation de la viande de cerf avant le déjeuner protège de la fièvre, si l’animal a été tué d’un seul coup (à ce sujet, voir aussi Image du monde, cité dans Tobler/Lommatzsch, s.v. cerf). En plus, dans son coeur se trouve un os qui garde des pouvoirs médicaux contre les maladies du coeur. C’est par les cerfs que nous connaissons le dictame, une herbe grâce à laquelle ils se soignent quand ils sont blessés par une flèche (BATH 1984). Les cerfs vivent longtemps et Alexandre le Grand arriva à le démontrer quand il en fit capturer des spécimens identifiables grâce à des colliers: cent ans après leur libération tous les animaux capturés furent retrouvés en bonne santé.

Lorsqu’arrive la saison des amours, les cerfs sont très luxurieux, mais, d’après Brunetto, la biche peut concevoir seulement sous l’influence de l’étoile arctique.

Les cerfs redoutent les chasseurs et normalement ils courent sous le vent, mais si les chasseurs avec leur meute de chiens réussissent à s’approcher, les cerfs désespèrent de se sauver et vont à l’encontre de leurs poursuivants pour se faire tuer au plus vite possible.

Ausg.: Brunetto Latini: Livre du tresor, éd. F. J. CARMODY, 1948, I, 183; L’Image du monde de maitre Gossouin, éd. O. H. PRIOR, 1913, 135; M. BATH: The Serpent-eating Stag in the Renaissance, Epopee animale, fable, fabliau, éd. G. BIANCIOTTO/M. SALVAT, 1984, 55-69; G. PICHON/ J. DUFOURNET: Les cerfs dans les bestiaires, Revue des Langues Romanes 98,2 (1994), 315.

Marco Maulu

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Hirsch – D.1 – III.2 Tierepos

Dans le Roman de Renart le cerf est représenté par Bric(h)emers (voir aussi l’épigramme De Bricemer de Rutebeuf), sénéchal de Noble le → Lion. Bricemers est essentiellement caractérisé par la sagesse et par l’habileté rhétorique, mais dans la réécriture de Renart le Contrefait, pendant la saison des amours, il devient fou à cause de la frénésie amoureuse, donc tout à fait incapable d’écouter n’importe quel discours, si bien qu’il finit par maltraiter → Renart: il s’agit d’une allusion évidente au motif de la luxure propre à cet animal que mentionnent les textes encyclopédiques. En outre, dans le Roman de Renart, les → chiens d’un vilain attaquent Bricemars, conformément au stéréotype du cerf et du chasseur, au point qu’il risque de mourir. Enfin, comme tous les autres animaux dont Renart se venge dans la Branche XIX, Bricemers est ‘exploitié’ pour en traire des médicaments qui puissent soigner le roi Noble. Cela pourrait se référer au conte du → lion qui tombe malade et qui, pour guérir, doit manger le coeur d’un cerf.

Ausg.: Le Roman de Renart, éd. ROQUES, 1972, Branches XVIII-XIX, vv. 18851 sgg. et 18711 sgg; Le roman de Renart le Contrefait, éd. G. RAYNAUD/ H. LEMAITRE, 1914, vv. 30057 sgg; Rutebeuf: Oeuvres complètes, éd. M. ZINK, 1991, II, 402.

Marco Maulu

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