ELEFANT – Lateinische Literatur

Elefant – C. – IV.1 Narrative Texte

Hagiographie: Elephants normally occur in fabulous or semi-fabulous contexts in the possession of eastern Kings, Persian or Indian, [AASS 15th July, De Sancto Jacobo Episcopo Nisibi in Mesopatamia, Acta, ch. 1, no. 12, and the more historical B. Orderic of Pordenone, d. 1331, in India; AASS 14th January, B. Orderici Peregrinatio, ch. 3, no. 13], or simply wild [AASS 25th August, Vita III S. Ludovici auctore Joanne Joinvillio, ch. 6, no. 73]. Pilgrimage to Rome from the north can be a moment to recall marvellous deeds of antiquity such as Hannibal and his elephants, as in the case of Saint Wandregisilus (d.668); here the associations of the elephant with exotic lands underlines the wonder of antiquity with which Rome could be experienced by northern Christians, [The journey to Rome appears in the unhistorical second Vita of the mid-ninth century; AASS 22nd July, Vita Altera, ch. 2, no. 9]. As an exotic beast associated with the unknown and fabulous, it thus appears as a possible inhabitant of the legendary vast solitudes to which saints might retire and acquire their miraculous virtus, [AASS 23rd October, Vita Fabulosa S. Macarii Romani, no. 8; AASS 4th September, Vita Fabulosa S. Marini, no. 11]. In the case of the late fabulous Vita of Saint Marinus, the devil incites ›desert‹ beasts, including the elephant, to attempt to terrify the saint. This underlines the extent to which the elephant is conceived, in hagiography, as a wonder beast, rather than a standard animal. The elephant can be associated with bloody violence, and indeed is noted in the miracles of Saint Bertinus (d.c.700), for being excited to battle by the sight of blood [AASS 5th September, De Sancto Bertino Abbate, Liber Miraculorum, ch. 3, no. 20]. Aphoristic associations of the elephant appear rarely, but in one tenth-century account, the animal’s proverbial vulnerability to small creatures is noted with a story of how they are stampeded by an attack of → gnats, [AASS 9th September, Translation et Miracula S. Gorgonii, ch. 1, no. 31]. The lack of suitable biblical references to elephants limits the use to which hagiographers can put the elephant, and its almost legendary status restricts the contexts in which it is liable to appear. Underlying these references to elephants in hagiography may be a symbolic association with the pride and violence of secular kings.

Dominic Alexander

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Elefant – C. – II.3 Gebrauchsschrifttum

Medizin: On trouve des témoignages d’une utilisation médicinale du corps de l’éléphant dans plusieurs textes. C’est sans doute Pline l’Ancien qui transmet les plus anciennes attestations de ses propriétés thérapeutiques, au chapitre 24 du livre XXVIII de son Historia Naturalis. Son sang, surtout celui du mâle, est un excellent remède contre les fluxions, mais aussi contre la consomption. Son foie soigne l’épilepsie. La poussière d’ivoire mélangée à du miel traite les maladies de peau. Toucher la trompe d’un éléphant calme les maux de tête, et mieux encore s’il éternue. Mélangée à la bonne terre, sa trompe peut également être aphrodisiaque.

Les informations transmises par l’encyclopédiste romain sont toujours d’actualité au XIIIe siècle : on en trouve, par exemple, des extraits intégrés au chapitre 52 du livre XIX du Speculum Naturale de Vincent de Beauvais, alors qu’il traite spécifiquement des propriétés curatives de l’animal.

Le Moyen Âge ne s’inspire pas seulement de la littérature scientifique d’origine antique. La tradition scientifique arabe augmente considérablement les indications relatives aux remèdes que les différentes parties du corps de l’éléphant permettent de créer et à ce qu’ils traitent. Le traité 2 du livre II du Liber canonis d’Avicenne, un recueil de medicamina simplicia très répandu et utilisé à la période médiévale, indique par exemple que la graisse du pachyderme est un très bon antidote contre les venins, et que ses excréments peuvent provoquer l’avortement.

Plusieurs auteurs médiévaux, parmi lesquels Constantin l’Africain dans son chapitre De spodio du Liber de gradibus, ou le Pseudo Matthaeus Platearius dans la section De spodio du Circa instans, ou encore Rhazès dans le chapitre 76 du livre XXV de son Liber Continens, développent les propriétés médicinales du spodium en particulier, substance généralement identifiée à de l’ivoire brûlé. En réalité, il s’agit d’une interprétation erronée, due à une mauvaise lecture du chapitre 75 du livre V du De Materia Medica de Dioscorides. L’auteur y définissait le spodium comme de la vapeur produite par fusion du cuivre, mais les traducteurs arabes du texte grec, puis les commentateurs successifs n’ont pas transmis cette version. Avicenne, par exemple, annonce qu’il provient d’une racine. Cette définition est ensuite reprise par Vincent de Beauvais dans le Speculum Naturale. Et cette croyance venue de la pharmacopée arabe survit dans l’Occident médiéval jusqu’à l’aube de la Renaissance. Le retour aux textes grecs originaux permettra au XVIe siècle de redéfinir le spodium.

En ce qui concerne la médecine populaire du Moyen Âge, on note que l’animal est complètement absent des Cyranides, selon la version publiée par L. DELATTE en 1942 ; mais une des rédactions suivantes l’a vraisemblablement intégré. L’Historia plantarum, un texte anonyme transmis par le précieux manuscrit Roma, Biblioteca Casanatense, MS 459, contient, au f. 89v, un chapitre consacré à l’éléphant, alors qu’il présente des extraits des Cyranides et de Sextus Placitus.

Lit.: D. GOLTZ: Studien zur Geschichte der Mineraliennamen in Pharmazie, Chemie und Medizin von den Anfängen bis Paracelsus, 1972, 132-134; Textes latins et vieux français relatifs aux Cyranides, éd. L. DELATTE, 1942; Historia plantarum, in: Historia plantarum: Roma, Biblioteca Casanatense, ms. 459 “Tacuinum sanitatis” (ambito lombardo, seconda metà del XIV secolo), éd. S. PANINI/V. SEGRE RUTZ, 2001-2004, ici vol. 2: Traduzione-Schede descrittive, éd. E. LAZZERINI/V. SEGRE RUTZ/M. DI VITO, 155.

Iolanda Ventura

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Elefant – C. – IV.3 Diskursive Texte

Glossen und Glossare: L’Elementarium de Papias copie à l’entrée elephas l’essentiel des informations d’Isidore de Séville, en omettant les données sur l’usage militaire. Il ajoute des précisions grammaticales, ainsi que la moralisation de Raban Maur (l’éléphant signifie l’immense pécheur). Une entrée est réservée à la maladie elephantia, une autre à la lutte entre → dragon et éléphant, fatale aux deux. Le Catholicon de Jean Balbi, outre les données grammaticales d’usage, mentionne la taille de l’animal, le dérivé elephantia pour la maladie, la chasteté, la procréation et la longévité de l’éléphant.

Liturgische und theologische Texte: Les exempla latins, selon le répertoire de TUBACH, ont retenu quelques propriétés des éléphants pour leur aptitude à servir de similitude: la peur des → souris (2 cas), les éléphants se baignant à la nouvelle lune (1), l’éléphant capturé par la ruse de l’arbre scié (4), la domestication (2), l’usage des oreilles contre les → mouches (1), l’éléphant mortellement blessé par le → dragon, mais qui le tue en tombant sur lui (2).

Lit.: F. TUBACH: Index exemplorum, 1981.

Geschichtschreibung: Parmi les historiens qui ont mentionné l’éléphant, une place particulière revient à Matthieu Paris, témoin oculaire de l’arrivée en Angleterre de l’éléphant d’Henri III (1255). Il commente son arrivée et les soins qui lui furent prodigués dans sa Chronica maiora et s’intéresse à la question des articulations des pattes. Le manuscrit d’origine (Cambridge, Corpus Christi College, 26) est illustré d’un célèbre dessin, qui passe pour le premier portrait individualisé d’un animal dans l’art médiéval.

Baudouin Van den Abeele

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Elefant – C. – II.2 Tierkunde, Enzyklopädik

L’éléphant est parmi les animaux les plus commentés par les encyclopédistes. La notice qui lui est consacrée est toujours longue, le maximum étant atteint chez Vincent de Beauvais, qui lui consacre 15 chapitres, occupant 10 colonnes dans l’édition in-folio du Speculum Naturale (1624).

Le point de départ obligé est la notice des Etymologiae d’Isidore de Séville (Etymologiae 12,2,14-16, abr. IS), qui explique l’étymologie d’elephas à partir du mot grec pour ›montagne‹, et celle de son autre nom barro d’après son cri, ainsi que le surnom ›boeuf de Lucanie‹ qui rappelle les batailles contre Pyrrhus. Il décrit la trompe et le cri, évoque l’usage des éléphants pour la guerre par les Mèdes et les Perses qui les armaient de tours, insiste sur la mémoire de l’éléphant, sa peur des → souris, ses moeurs grégaires, puis décrit l’accouchement aquatique, l’inimitié avec les → dragons, la longévité, la répartition.

Raban Maur (De naturis rerum, 8,31) reprend ces données et ajoute une allégorie: l’éléphant est comme le pêcheur lourd de péchés et difforme; parfois cependant l’éléphant est comparé au Christ.

Les encyclopédies du XIIIe siècle sont prolixes et nous en classerons les données par registres, en usant des abréviations: AN pour Alexander Ne-quam, De naturis rerum, 2,143-145 (3 chap.); TC pour Thomas de Cantimpré, Liber de natura rerum 4,33 (5 pages); BA pour Barthélemy l’Anglais, De proprietatibus rerum, 18,41-43 (3 chap.) ; VB pour Vincent de Beauvais, Speculum Naturale, 19,38-52; CP pour Compendium Philosophiae, 4,35.

L’étymologie de l’éléphant est habituellement reprise d’Isidore, de même que la répartition ancienne en Afrique, d’où on les croit disparus, et en Asie, où ils subsistent.

On décrit l’animal, surtout sa trompe (proboscida IS, promuscis/promuscides AN, TC, BA, VB) qui lui sert de main, de siphon et d’arme, ainsi que ses défenses, que l’animal utilise avec soin afin d’épargner l’acuité de l’une d’elles; mais quand les chasseurs le traquent pour son ivoire, il use les deux défenses afin de les rendre moins enviables (TC, BA, VB). La taille immense de l’éléphant est rappelée par tous. On le dit, à la suite d’Ambroise et du Physiologus, dépourvu d’articulations dans les jambes (TC, BA, VB). Sa peau, d’une grande épaisseur, véritable carapace, est creusée de plis, ce que Alexander Nequam moralise: l’homme a reçu de grands dons mais reste fragile. L’éléphant a la peau moins épaisse au ventre, où il est vulnérable. La peau présente des ulcères, ce qui a donné le nom à la lèpre éléphantine (elephantiasis) (TC, VB). L’anatomie interne retient l’attention de Barthélemy l’Anglais (42) et Vincent de Beauvais (45).

L’éléphant vit longtemps: 300 (IS), 200 ou 300 (VB), voire 400 ans (AN).

L’alimentation de l’éléphant est peu décrite, on note qu’il aime l’orge et mange des palmes, qu’il boit de l’huile pour se soigner de l’empoisonnement, et que la terre avalée lui est nocive (VB).

Le comportement de reproduction intéresse tous les auteurs. L’éléphant est réputé pour sa chasteté et sa fidélité. Ses amours rares, en Orient, sont stimulées par la mandragore. L’accouchement, après deux ans, a lieu dans l’eau, la femelle étant protégée par le mâle des attaques du → dragon (AN, TC, BA, VB). Alexander Nequam moralise: ainsi le diable menace l’homme, qui se réfugie dans les eaux de la grâce et porte à la lumière les bonnes propositions qu’il a formées, tel l’élélephant qui enfante; l’ivoire signifie la chasteté dans les Ecritures.

Les textes répètent d’après le Physiologus la propriété des éléphants dormant appuyés contre un arbre, et piégés de la sorte par les hommes qui leur scient le support. D’autres procédés sont décrits (pièges et fosses à éléphant). En Ethiopie, deux filles nues habitent en forêt, l’une porte un plateau, l’autre un glaive. L’éléphant, charmé, se prosterne aux pieds de la première et s’endort à son chant, la seconde le tue de son glaive, et sa compagne recueille le sang (BA, VB); c’est une allégorie de l’Eglise et de la Synagogue.

La domestication est invariablement notée, divers procédés sont décrits, tel celui qui consiste à faire battre l’éléphant par un homme, tandis qu’un autre lui fait du bien, ce qui le fait aimer de l’animal (TC, BA, VB). TC y glisse une morale: qu’en est-il de l’homme, ingrat envers son libérateur, le Christ? L’éléphant a bonne mémoire, et garde une rancune tenace: gare à celui qui lui a fait du mal, il peut se trouver un jour balayé par une vidange de vessie titanesque (AN, VB). Une fois domestique, l’éléphant accomplit d’immenses travaux, et il peut même être utile à la guerre. Ceci retient fortement l’attention (deux chap. chez VB, 42-43, qui cite longuement le De re militari de Végèce René ). On note l’effet dévastateur de l’animal dans les rangs ennemis, l’impossibilité de le freiner (mais Végèce enseigne divers procédés). Alexandre le Grand usa d’un stratagème habile: des statues d’airain incandescentes auxquelles les éléphants se brûlèrent, ou des porcs lâchés à leur approche et dont les grognements les troublèrent (TC, VB). Les éléphants supportent des tours où prennent place des combattants.

Dans la nature, les éléphants nourrissent de vives antipathies pour les → dragons, les → serpents, le → caméléon, les → souris qui leur font peur, les → porcs, les → taureaux, le → rhinocéros qui leur fend le ventre. Attaqué par un dragon qui lui lie les pattes, voire le vide de son sang, l’éléphant tombe sur lui en expirant et le tue (AN, TC, BA, VB).

Le comportement grégaire des éléphants est loué, leur soin pour les animaux blessés dans le combat est remarquable (AN, TC, VB, CP). Lorsqu’ils traversent les plans d’eau, ils envoient les petits en premiers. Ils nagent volontiers, se baignent à la nouvelle lune, ont une connaissance des astres (VB).

Bien des usages sont faits de l’ivoire, des os, du corps. Les os brûlés éloignent serpents et vermine (TC, VB, CP), soignent divers maux, et on en tire le spodium (TC, VB), ce qui est discuté chez Vincent de Beauvais qui rappelle que cette cendre provient d’une racine selon Avicenne. Un chapitre De diversis medicaminibus ex elephante (52) termine la matière éléphantesque chez Vincent.

Dans sa riche paraphrase de la zoologie d’Aristote, le De animalibus, Albert le Grand commente amplement les données du Stagirite sur l’éléphant, principalement au livre II. Au livre XXII.37, sa reprise de la notice de Thomas de Cantimpré est fortement sélective et omet bien des données. Il exprime ses réserves sur la lutte de l’éléphant et du → dragon, et sur l’absence d’articulations dans les pattes, renvoyée à l’avis des gens sans expertise. Il ne touche dès lors pas un mot des modes de capture contés dans sa source (ruse de l’arbre scié, pucelles d’Ethiopie), ni de la conception orientale, mais il ajoute quelques nouveautés sur les vertus de la chair et des membres internes de l’éléphant pour l’homme.

Baudouin Van den Abeele

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Elefant – C. – II.1 Physiologus, Bestiarien

Les premières versions du Physiologus latin (Y ch. 20, A ch. 33, B ch. 33) s’attachent à la chasteté et à la génération particulière des éléphants. Au moment de la procréation, le couple va en Orient, vers le Paradis, la femelle trouve la mandragore, en mange et y fait goûter le mâle. Elle conçoit alors, et quand vient le temps de la mise bas, se retire dans un lac, sous la garde du mâle qui éloigne le → dragon, ennemi des éléphants. L’allégorie est limpide et s’applique à Adam et Eve, à la tentation, à l’exil du premier couple dans ce monde fluctuant tel un lac, à la conception de Caïn, aux embûches du diable (Physiologus B). La notice des Dicta Chrysostomi est similaire (ch. 8). Le Physiologus Y ajoute, suivant son modèle grec, que l’éléphant est sans articulations dans les jambes et s’appuie à un arbre pour dormir. Le chasseur scie l’arbre et l’éléphant chute, incapable de se relever; il crie, un grand éléphant vient mais ne peut le redresser, pas plus que 12 autres éléphants, jusqu’à ce que se présente un éléphanteau qui le relève en s’aidant de sa trompe. Morale: le premier couple cria son désespoir, vint l’ancienne Loi (grand éléphant) puis les douze prophètes, tout cela en vain; c’est le Christ, dans son humilité, qui apporta le salut. Les grands Bestiaires latins ajoutent des propriétés empruntées à Isidore, et moralisent dans le même sens que le Physiologus Y.

Baudouin Van den Abeele

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