DELFIN – Französische Literatur

Delfin – D.1 – II.1 Physiologus, Bestiarien

Comme le Physiologus, les bestiaires français ignorent le dauphin. On mentionne certes la → serre et le → cetus, qui partagent avec le dauphin certaines caractéristiques, mais aucune place n’est faite au dauphin lui-même. Guillaume le Clerc, dans son Bestiaire, évoque bien un porpeis < porco piscis (v. 2253) ›marsouin‹, à qui le dauphin est parfois assimilé, mais c’est une simple mention dans une liste dont aucune lecture allégorisante n’est proposée.

Même Richard de Fournival n’a pas utilisé cet animal pourtant doté d’un potentiel riche pour une exploitation dans le registre de la lyrique amoureuse.

Ausg.: Guillaume le Clerc: Bestiaire, éd. R. REINSCH, 1892.

Richard Trachsler

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Delfin – D.1 – II.2 Tierkunde, Enzyklopädik

Les informations rappelées par les encyclopédistes vernaculaires restent conformes à la tradition latine. Elles véhiculent largement les données d’Isidore, de Thomas de Cantimpré et d’Albert le Grand, qui insistent sur les aspects positifs de l’animal: le dauphin est fidèle en amitié, aime la musique, sa voix ressemble à la voix humaine, il s’occupe bien de ses petits etc. On trouve assez systématiquement aussi la mention d’anecdotes diverses relatant des rencontres entre des hommes et des dauphins, où l’histoire d’Arion, le musicien jeté à l’eau puis sauvé par des dauphins, occupe une place de choix. La tradition française, tout comme celle du Sud avec Matfré Ermengaud, (Breviari d’Amor, vv. 7285-304) entérine ces informations, en opérant des choix, mais sans exprimer de refus ou d’adhésion à l’égard d’un type d’information en particulier. Chez Brunetto Latini, par exemple, se confirme ainsi la fusion entre anecdotes et données naturalistes. Et c’est cette double tradition qui va irriguer toute la littérature vernaculaire. L’Image du Monde rappelle simplement, sous la rubrique Des poissons d’Ynde (126), la capacité de pressentir les tempêtes.

Il faut attendre la Renaissance pour voir apparaître les traités ichtyologiques en français. Parmi les premiers figurent ceux de Pierre Belon, L’Histoire naturelle des estranges poissons marins, avec la vraie peincture et description du daulphin [...], 1551, qu’il augmenta en 1553 lors d’une traduction en latin, retraduite en français, par le même Belon, en 1555. Très influente était aussi le traité latin de Guillaume Rondelet (1554-55), copieusement illustré et traduit en français par Laurent Joubert sous le titre: L’Histoire entière des poissons, composée premièrement en latin par maistre Guillaume Rondelet [...], 1558.

Ausg.: Brunetto Latini: Li livres dou Tresor, éd. F. J. CARMODY, 1948, 130-31; Matfré Ermengaud: Breviari d’Amor, éd. P. T. RICKETTS, 1989; Image du Monde de Maître Gossouin, éd. O. H. PRIOR, 1913.

Lit.: H. C. MONTGOMERY: The fabulous dolphin. Classical Journal 61 (1966), 311-14; H. NAÏS: Les Animaux dans la poésie française de la Renaissance, 1961, 73-74.

Richard Trachsler

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Delfin – D.1 – II.3 Gebrauchsschrifttum

Medizin/Magie: La littérature médico-magique en langue vernaculaire ne semble pas s’intéresser beaucoup au dauphin. La seule source qui, à ma connaissance, livre des informations concernant les propriétés médicomagiques de l’animal, est le Livre des secrez de la nature (chap. Du dalphin, 305). Dans ce chapitre, l’auteur du Livre note que, si le sang du dauphin provoque les conflits entre les hommes, les cendres du coeur jetées sur ceux qui se veulent mal les conduisent à faire la paix et à vivre en amitié.

Ausg.: Livre de secrez de la nature, éd. L. DELATTE, 1942.

Iolanda Ventura

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Delfin – D.1 – III.1 Fabel

A la période humaniste, l’histoire d’Arion et du dauphin se trouve aussi dans le recueil de fables ›ésopiques‹ de Dorpius, d’où il pénétra dans les langues vernaculaires. L’Aesopus Dorpii connaît en outre trois autres fables mettant en scène un dauphin: on y trouve l’histoire ›inversée‹ de celle d’Arion, où un dauphin laisse se noyer un → singe immodeste pour le punir de sa vantardise, la fable du loup de mer qui veut être le chef des poissons parce qu’il a pu constater qu’on le craignait dans les rivières, mais sera mis en fuite par le dauphin. Plus connue est l’histoire du turbot agonisant qui se réjouit de voir périr son ennemi, le dauphin, avant lui, fable qui est attestée, avec quelques variantes, dans la tradition du Moyen Age tardif.

Lit.: G.DICKE/K. GRUBMÜLLER: Katalog der Fabeln des Mittelalters und der frühen Neuzeit, 1987, n° 139, 260*; P. CIFARELLI: Catalogue thématique des fables ésopiques françaises du XVIe siècle, 1993, n° 47, 176, 345, 496.

Richard Trachsler

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Delfin – D.1 – IV.1 Narrative Texte

Roman und Epos: Le dauphin ne joue pour ainsi dire aucun rôle non plus dans la littérature de fiction. De temps à autre, on apprend qu’un écu a été fabriqué en jöes d’un delfin (Chevalier au Cygne, vv. 3456-57 [éventuellement figure héraldique] et Godefroi de Bouillon, cité par Godefroy) ou qu’il est peint quelque part en tant que décoration murale. Dans un manuscrit de La Chanson de Jérusalem, (vv. 8290-92) on apprend qu’un cheval particulièrement habile à la nage s’appelle Delfins (variante du seul manuscrit D). Si la leçon peut être une simple ›banalisation‹, il pourrait toutefois s’agir aussi d’une monture aquatique, comme en possède Alexandre dans la version d’Alexandre de Paris et nous serions alors en présence du chevalier qui chevauche un dauphin faé.

Il est par ailleurs difficile de dire si la littérature vernaculaire admet la capacité prêtée au dauphin de prédire des tempêtes dont font état les textes encyclopédiques. Un passage du Roman de Jules César, qui remonte à Lucain, est en effet traduit de façon divergente dans les deux versions conservées: dans la version en prose (Li Hystoire de Julius Cesar, 84) il s’agit bien de dauphins qui annoncent la tempête imminente, dans la version rimée, par contre, le latin delfinus de Lucain est traduit par chiens de mer ›variété de petits requins‹ (Le Roman de Jules César, v. 3215, voir glossaire, s. v. chiens). Il n’est pas possible d’expliquer cette substitution autrement que par l’hypothèse que le lien entre le dauphin et ses facultés à sentir les tempêtes n’était plus compris.

Ausg.: Chevalier au Cygne, éd. J. A. NELSON, 1985; La Chanson de Jérusalem, éd. N. R. THORP, 1992; Le Roman de Jules César, éd. O. COLLET, 1993; Li Hystoire de Julius Cesar, éd. F. SETTEGAST, 1881.

Richard Trachsler

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Delfin – D.1 – IV.2 Lyrische Texte

C’est dans le domaine de la poésie lyrique de la fin du Moyen Age que le dauphin, à travers des emprunts que les poètes lyriques font à la tradition scientifique, est le plus présent. On note toutefois que la plupart des occurrences reposent sur la superposition de l’animal avec le Dauphin de France, tradition qui sera maintenue et développée à la Renaissance.

Ainsi, dans La complainte de Grèce de Jean Molinet (Faictz et Dictz, t. 1, 19) le dauphin est accueilli par le → lion vermeil qu’est le duc de Bourgogne. Dans Le Naufrage de la Pucelle (Faictz et Dictz, t. 1, 88 et 93), la tradition des bestiaires est modifiée à des fins politiques: un petit dauphin voltige devant la gueule de la → baleine à l’haleine parfumée afin d’attirer les victimes de la baleine, en l’occurrence Marie de Bourgogne, la pucelle naufragée. C’est une allusion au projet de mariage conçu par la baleine française, qui a utilisé le jeune Dauphin pour proposer à la Bourgogne une alliance matrimoniale aussitôt rompue. Si la baleine traîtresse à la douce haleine est bien connue des bestiaires, son association avec le dauphin qui lui sert de leurre ne l’est pas. Toutefois, Michel Taillevent, à peu près vers la même époque, fait lui aussi état de cette collaboration (La Bien Allée, Ballade V, vv. 133-44). La poésie lyrique fait par ailleurs assez couramment allusion à l’histoire d’Arion.

Ausg.: Un Poète bourguignon du XVe siècle. Michault Taillevent, éd. R. DESCHAUX, 1975; Jean Molinet: Les Faictz et Dictz, éd. N. DUPIRE, 1936-37.

Lit.: H. NAÏS: Les Animaux dans la poésie française de la Renaissance, 1961, 360-66.

Richard Trachsler

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Delfin – D.1 – I. Terminologisches

aprov. Da(l)fi(n); afr.: Da(l)fin, da(u)fin, da(l)phin, da(u)phin

On rencontre également des formes avec Dol— ou Del— initial. Le même terme désigne aussi le Dauphin de France, dont l’apanage était la Dauphiné. La région en question doit son nom probablement à la diffusion, à date ancienne, du nom propre Delphinus dans d’importantes familles locales.

Lit.: Französisches Etymologisches Wörterbuch 3 (1949), 35a; P.-F. FOURNIER: Le Nom du Troubadour Dauphin d’Auvergne et l’évolution du mot dauphin en Auvergne au Moyen Age, Bibliothèque de l’Ecole des Chartes 91 (1930), 66-99.

Richard Trachsler

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Delfin – D.1 – IV.3 Diskursive Texte

Gebrauchsliteratur: Dans son recueil de Contes moralisés composé entre 1320-1350, le frère mineur Nicole Bozon rappelle, sous la rubrique De gratitudine, quelques caractéristiques du dauphin, pesson, grant de cors e greignour [= ›plus grand‹] de curtesie. Puisant son information à la tradition encyclopédique, il affirme que le dauphin apporte son aide aux victimes de la mer selon un critère simple: si le naufragé n’a jamais mangé de la chair de dauphin, il sera secouru, autrement, il sera abandonné à son sort. Sauf erreur, c’est la seule ébauche de lecture allégorisante qu’offre du dauphin la littérature vernaculaire en langue française.

Ausg.: Nicole Bozon: Les Contes moralisés, éd. L. TOULMIN SMITH/P. MEYER, 1889, 67.

Gastronomie: Certains livres de cuisine évoquent les marsouins et d’autres mammifères marins. Le porpoise < porco piscis, par exemple, passait à la cour d’Angleterre pour un ›royal dish‹. Le cas du dauphin est sans doute plus complexe et devrait sans doute être rapproché d’autres animaux affectivement proches de l’homme comme le → cheval et le → chien. Toujours est-il qu’Albert le Grand affirme explicitement que le dauphin est consommé dans les contrées germaniques, alors que les pêcheurs italiens s’en abstiennent par gratitude à l’égard de ces animaux qui les aident dans leur pêche. Plusieurs textes français dressent des listes de poissons comestibles où figure aussi le dauphin, comme dans la Condamnation de Banquet de Nicolas de la Chesnaye (vv. 2601-606, l’occurrence vv. 1057-58 concerne un pâté en forme de dauphin) ou la Vieille de Jean Lefèvre (53). Si l’on couple ces informations avec les données des encyclopédies, qui affirment que les dauphins sont capables de reconnaître ceux qui ont mangé de la chair de dauphin, ces attitudes culinaires différentes posent d’intéressantes problèmes anthropologiques.

Ausg.: Nicolas de la Chesnaye: Condamnation de Banquet, éd. J. KOOPMANS/P. VERHUYCK, 1991; Jean Lefèvre: La Vieille, éd. H. COCHERIS, 1861.

Richard Trachsler

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