KRANICH – Lateinische Literatur

Kranich – C. – II.1 Physiologus, Bestiarien

La grue ne fait pas partie de la faune du Physiologos grec ni de ses traductions. Elle s’introduit dans la tradition allégorique à la faveur de son inclusion dans l’Aviarium d’Hugues de Fouilloy (ca. 1120), qui s’inspire d’Isidore et de Raban Maur (v. infra) pour voir dans leur société bien ordonnée et prévoyante un modèle pour les hommes, pour le respect des préceptes des Ecritures, pour l’attitude à suivre lorsqu’on est prélat: la grue de tête, dans la formation de vol, crie sans cesse, tout comme le prélat doit inciter ses ouailles par la voix et par l’exemple. La vigilance des grues, qui se relaient comme sentinelles pour veiller sur le groupe la nuit, est exemplaire: elles sont comme ces frères qui, au sein de la communauté, veillent sur chacun. Ces gardiennes tiennent une pierre dans leur patte levée, dont la chute les réveille si elles s’endorment, si bien qu’elles crient pour éveiller les autres; ainsi les frères gardent à l’esprit la pensée du Christ et mettent en garde les autres par leur confession.

Dans les bestiaires étendus de la IIe famille figure une longue notice sur la grue, qui copie les données d’Isidore (origine du nom, formation de vol), de Solin (›ballast‹ de vol, vol en groupe, rôle du guide, solidarité en vol), d’Ambroise (tours de garde assumés sans rechigner) et à nouveau d’Isidore (assombrissement du plumage). Tout ceci est donné sans moralisation aucune.

Les Dicta Chrysostomi et le Physiologus Theobaldi ignorent la grue. En revanche, le Novus Physiologus versifié (ca. 1294) énonce une étymologie originale dérivée de congruus, du ›chant‹ en commun de ces oiseaux, puis rappelle la migration automnale des grues, les précautions nocturnes des groupes et la sollicitude mutuelle des oiseaux. Suit une lecture allégorique: les grues enseignent la vigilance, la mort venant comme un voleur; tel un veilleur il faut éviter de céder à la somnolence en ce monde.

Lit.: W. B. CLARK: The medieval Book of Birds. Hugh of Fouilloy's Aviarium, 1992, chap. 44, 202-5; IBID.: A Medieval Book of Beasts, 2006, chap. 54, 168-169; Novus Physiologus, éd. A.P. ORBAN, 1989, v. 903-932.

Baudouin Van den Abeele

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Kranich – C. – II.2 Tierkunde, Enzyklopädik

La grue a, depuis l’Antiquité, attiré l’attention des naturalistes, et l’on en trouve des évocations détaillées chez Aristote, répercutées par Pline.

Dans les Etymologies d’Isidore de Séville, la notice explique d’abord le nom grus, qui imite le cri de l’oiseau, puis décrit l’ordre de vol en formation »lettrée«. Isidore note le vol élevé, les cris de l’oiseau guide et les relais en tête de formation. Enfin, il est question des précautions nocturnes du groupe de grue, une fois posé: des sentinelles veillent à tour de rôle, tenant une pierre dans la patte levée, afin d’éviter la somnolence, et crient en cas de danger. Les grues noircissent avec l’âge (Etymologiae, XII, 14-15). Raban Maur copie toute la notice d’Isidore, et supplée un sens moral: les grues offrent l’image de ceux qui vivent en communauté dans les monastères, soumis à un seul, s’exerçant aux veilles, psalmodiant de nuit pour le salut de tous (DNR / De universo).

Les encyclopédistes du XIIIe s. s’intéressent tous à la grue, et nous en résumons les données par registres, en usant des sigles suivants: AN pour Alexander Nequam, De naturis rerum, II.97-98; TC pour Thomas de Cantimpré, Liber de natura rerum V.55; BA pour Barthélemy l’Anglais, De proprietatibus rerum, XII.15; VB pour Vincent de Beauvais, Speculum Naturale, XVI.91-93; CP pour Compendium Philosophiae, IV.12; AG pour Albert le Grand, De animalibus, XXIII, 49.

L’étymologie par imitation du cri est rappelée (BA, VB, CP), et Neckam relève la dérivation congrui (AN).

On décrit peu la grue, et aucun auteur ne prend la peine de souligner sa grande taille, sa conformation ou son plumage, à l’exception du fait que son plumage s’assombrit avec les années (AN, TC, BA, VB, CP, AG) – ce trait, qui ne correspond pas à la réalité, est repris de Pline; le Compendium se singularise en estimant qu’elles blanchissent à la fin (CP).

Tous les auteurs notent le vol en formation, sous la conduite d’un chef, qui est relayé périodiquement. Le Compendium affirme d’après Aristote qu’elles ont un »roi« (CP). Le fait que le chef réintègre son rang au sein de la troupe est pour Neckam une leçon d’humilité pour ceux qui sont élevés en dignité pour un temps. Les grues volent haut, jusqu’au bout du monde (TC, VB) et dessinent une lettre par leur formation (AN). Elles ingurgitent du sable et transportent de petites pierres pour se lester en vol, qu’elles lâchent à mi-parcours au-dessus des mers, ce que des marins ont attesté: l’histoire, trouvée chez Solin qui copie Pline, est répétée par certains (AN, TC, VB et Brunet Latin), mais Albert le Grand se montre sceptique. La migration conduit les grues en Egypte où les attendent les Pygmées, qui leur livrent de féroces batailles (TC, VB, AG).

La grue est l’oiseau de la prévoyance: tous les auteurs s’attardent sur la vigilance des groupes de grue et parlent des sentinelles et de l’astuce de la pierre levée, une commendabilis consuetudo selon Neckam, qui y voit une leçon pour celui qui est chargé du troupeau du Seigneur et doit retenir la grâce de la stabilité (AN). Les moeurs grégaires de l’oiseau sont soulignées avec admiration par divers auteurs. La nuit, la grue se perche sur un seul pied (AN, TC, BA, VB, AG, CP), ce qui fournit la leçon qu’il ne faut toucher terre que par nécessité, et tendre à s’en éloigner par le désir de l’amour divin (AN).

De façon plus isolée, on relève que les grues sont domesticables (TC), facétieuses (AG), parfois querelleuses (VB), se battant entre elles à tel point qu’on peut les prendre à la main (TC, VB). Albert le Grand note qu’elles sont communes en toutes terres; il a bien observé leur vol pour prendre de la hauteur, ainsi que le fait qu’elles placent parfois une pierre entre leurs oeufs (AG). Dans un autre passage du De animalibus, Albert conte son observation de grues domestiques nichant à Cologne (VI, 26). Il est seul parmi les naturalistes du XIIIe siècle à faire allusion à la nidification de cet oieau. Alexandre Neckam rappelle que la grue était l’oiseau de Palamède, inventeur des lettres grecques et promoteur de la grammaire (AN).

Les notes marginales moralisantes qui accompagnent le chapitre sur la grue chez Barthélemy l’Anglais concernent les prélats et puissants, la charité, la prédication, la vie ordonnée des religieux, la vigilance des prélats, l’humilité, la confession et le combat contre les démons.

Dans son poème didactique sur les animaux, largement inspiré d’Isidore mais pourvu de moralisations systématiques, le zurichois Konrad de Mure († 1281) voit dans la grue (v. 1685-1734) l’image du juste, par sa vie ordonnée et sa soumission au chef, qui représente le Christ ou son vicaire l’Eglise; le vol en hauteur est comme l’aspiration du juste vers le Ciel, la station sur un pied est son dédain de ce qui est terrestre, la vigilance nocturne une incitation à se défier de Satan. Le Speculum animalium versifié de Christan de Lilienfeld (ca 1320), qui adapte une brève moralité au catalogue des animaux de Thomas de Cantimpré, énonce pour la grue vigilante tenant sa pierre la leçon qu’il faut porter le Rédempteur en son coeur afin d’éviter la tiédeur.

Baudouin Van den Abeele

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Kranich – C. – II.3 Gebrauchsschrifttum

Tierhaltung und Tiermedizin: Divers témoignages, tant textuels qu’iconographiques, invitent à considérer que la grue était tenue en captivité dans certains domaines monastiques et princiers, ainsi que dans quelques villes flamandes, durant le Moyen Age central et tardif, mais on conserve peu d’indications pratiques à ce sujet.

Lit.: B. VAN DEN ABEELE: Une grue dans son jardin. Un oiseau migrateur captif au Moyen Age, à paraître dans les actes du colloque L’animal captif au Moyen Age (Valenciennes, nov. 2007).

Jagdliteratur: La grue fait partie des grands oiseaux que les fauconniers cherchaient à faire voler par leurs → faucons, particulièrement les gerfauts, chasse spectaculaire qui occasionnait de véritables tournois aériens. L’exposé le plus détaillé se lit dans le De arte venandi cum avibus de Frédéric II de Hohenstaufen, qui réserve l’intégralité du livre IV à la chasse des grues à l’aide du faucon gerfaut. Il connaît les trois espèces européennes de grue (grue cendrée, demoiselle de Numidie, grue nonne) et détaille pour les premières le mode de vie, les conditions de chasse (saison, temps, heure, lieu), le choix du gibier, le déroulement du vol, les incidents qui peuvent survenir, le vol simultané de deux faucons chassant la grue de concert. Au livre I, qui est une ornithologie descriptive, Frédéric II parle également à plusieurs reprises des grues, pour en détailler le mode de vie et le rythme de nourrissage, la migration et le vol, et même l’anatomie. Ainsi, il a découvert que la grue a une particularité unique, le fait que la trachée, avant son arrivée au poumon, traverse le sternum et y est disposée en plusieurs tours, ce qui confère une fonction de caisse de résonance à cet os et explique la puissance surprenante du cri de la grue, qui porte à plusieurs km.

D’autres traités de fauconnerie mentionnent la grue, tel le Dancus rex (prologue, BE). Guillelmus falconarius (ch. 37) prétend que l’on peut chasser la grue avec douze émerillons (la plus petite espèce européenne de → faucons) ce qui semble bien peu crédible. Dans son De falconibus, Albert le Grand mentionne le vol des grues par le gerfaut (ch. 6), le → faucon pèlerin (ch. 8), le → faucon ‘bossu’ (gibbosus) (ch. 9) et l’émerillon (ch. 14).

Lit.: Frédéric II de Hohenstaufen: L’art de chasser avec les oiseaux, éd. A. PAULUS/ B. VAN DEN ABEELE, 2000; Dancus Rex, Guillelmus Falconarius, Gerardus Falconarius: Les plus anciens traités de fauconnerie de l'Occident, éd. G. TILANDER, 1963.

Baudouin Van den Abeele

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Kranich – C. – III.1 Fabel

Très populaire est la fable de la grue et du → loup, que l’on trouve dans toutes les collections latines médiévales, depuis le Romulus tardo-antique : le loup, ayant avalé un os qui lui est resté en travers de la gorge, demande à la grue de le lui retirer, ce qu’elle réussit à faire. Demandant sa rétribution, celle-ci est moquée par le loup, qui lui affirme que la vie sauve doit lui suffire. La morale, transparente, déconseille de faire le bien aux méchants ou aux cruels. Le Romulus LBG donne lui un sens social: c’est ainsi que font les riches, superbes et violents à l’égard des pauvres qui leur sont soumis. Cette fable a été souvent représentée dans la sculpture romane et gothique (Bourges, Brauweiler, Bonn, etc.). Moins connue, mais fort diffusée également, la fable de la grue et du → paon: ce dernier se moque du manque d’ornement de la grue, mais celle-ci lui oppose ses grandes facultés de vol; présent chez Avianus, ce récit fait partie des diverses collections qui en dérivent et s’introduit dans la littérature française via l’Avionnet. Par ailleurs, la grue remplace parfois la → cigogne dans la fable du → renard invitant la cigogne à manger.

Baudouin Van den Abeele

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Kranich – C. – IV.1 Narrative Texte

Hagiographie: The only apparent reference to the crane outside of Irish hagiography comes in a posthumous miracle of the martyr Thecla, by the Bishop Basil of Seleucia in Syria in the fifth century [AASS 23rd September, p. 560, no. 63]. Here, where Thecla’s grave was said to be, a boy was brought to have his eye cured by the saint. This was done, but in a manner startling for a healing miracle. A crane jumped at the boy, and poked its beak in his eye. From the resulting hole, a mass of bad matter flowed out. The boy thus recovered the use of his eyes without any mutilation. This story furnishes a limited parallel to parts of the Irish material, and given that the cult of Thecla existed in Britain at least by Bede’s time, it is just possible that this Greek story might have been known to Irish hagiographers.

The Irish crane stories may equally well be entirely independent. The earliest of these certainly is, and appears in Adomnán’s seventh-century story of the crane which Columba foresaw would arrive in Iona [Adomnán’s Life of Columba, pp. 312-15]. The crane is tended with due hospitality until three days later it returned to Ireland. It has been disputed whether the bird in this story really represents a crane, or whether it should be translated as ‘heron’, although ‘grus’ is the term used. The argument depends upon whether the early medieval Irish distinguished cranes and herons, which in fact it appears likely that they did [see Adomnán, Life of Columba, n.196, pp. 309-10; S. Boisseau, D.W. Yalden, pp. 482-500]. Below, it is assumed that the Irish stories are referring to cranes rather than herons, as has been usually the case.

A later story is more typical of saintly interactions with wild birds; here some cranes were causing disruption so Saint Ailbe directed his disciples to round them up like sheep and pen them. This done the saint lectured the birds the next day after which they dispersed [Vita Sancti Ailbe, in Plummer, Vitae Sanctorum Hiberniae, vol. 1, no. 43, p. 62. The story correctly represents the birds behaving as a flock, unlike solitary herons]. This story can be paralleled closely by a number of stories from British, Breton, Norman and other sources with other wild birds, most frequently geese [see Alexander, ch. 5].

A rather more unusual type of story appears in the Latin verse Vita of Saint Senán and the prose Vita of Saint Flannán [AASS 8th March, ch. 3, nos. 16-17, p. 765; Vita S Flannani, in Vitae Sanctorum Hiberniae, ch. 5, p. 283]. These two stories are quite closely related to each other; in both the saint miraculously mills by hand through the night with the fingers of his left hand giving out light. Spied upon by a messenger, the saint essentially curses the miscreant, whose eye is then put out by a crane as prophesised. In both stories, the intervention of a senior saint, Molua in Flannán’s case, secures the restoration of the sinner’s eye. A related vernacular story of Ciarán of Cluian contains a somewhat different narrative, and here the fault of a servant is to withhold food from the saint [see Stokes pp. 269-70]. This time the saint, who makes the curse, removes it in exchange for the mill.

These stories represent a specifically Irish topos which is likely to be early medieval in origin, given the nature of the similarities and differences between all three miracles. The crane in this topos is the agent of the saint’s vengeance, apparently for the sin of observing his secretly-exercised miraculous power. The association of the crane with saintly power does not seem to be incidental. In addition to the mysterious crane of Adomnán’s Columba, another late vernacular story of the saint has Colum Cille insulted by a queen as a ‘crane-cleric’ [ibid. p. 311]. The saint promptly turns her and her handmaid into cranes themselves. These associations of Irish saints with cranes suggest that the bird had symbolic significance. The symbolism may not have always been particular to Ireland as the Thecla miracle suggests. The crane’s connection with both the destruction and healing of eyes, themselves associated with the soul, is suggestive. In part this imagery can be absorbed into Christian allegory of salvation, but much in the Irish stories point also to pre-Christian associations where the crane is a link to the powers associated with the Otherworld.

Lit.: Adomnán’s Life of Columba, ed. and trans. A. O. ANDERSON/ M. O. ANDERSON, 1961; ADOMNÁN, Life of Columba, trans. R. SHARPE, 1995; D. ALEXANDER: Saints and Animals in the Middle Ages, 2008; S. BOISSEAU/ D.W. YALDEN: The former status of the Crane Grus grus in Britain, in: Ibis, vol. 140, no. 3 (1998), 482-500; C. PLUMMER: Vitae Sanctorum Hiberniae, 1910; Lives of the Saints from the Book of Lismore, ed. W. STOKES, 1899; Vitae Sanctorum Hiberniae, ed. W. W. HEIST, 1965.

Dominic Alexander

Moins pacifique, l’histoire d’une grue, contée par Etienne de Bourbon dans son recueils d’exempla, se termine mal: capturée par un oiseleur, elle était repartie vers la liberté, ayant récupéré ses forces, mais lors du retour de migration, elle avait entraîné la troupe de ses congénères vers la ferme où elle avait été si bien soignée. Toutes y furent capturées et occises, ce qui inspire la leçon de l’exemplum: De même ceux qui renient Dieu, la foi ou l’ordre, reviennent avec une cohorte d’âmes vers le diable, vers le monde ou vers le péché (ex. I. 252). C’est un des rares cas d’interprétation négative de la grue.

Ausg.: Adamnan: Vita Columbae, AA.SS. Junii, t. II, 209; Etienne de Bourbon: Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, éd. J. BERLIOZ/ J. L. EICHENLAUB, 2002 (I, 252).

Baudouin Van den Abeele

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Kranich – C. – IV.3 Diskursive Texte

Glossen und Glossare: Parmi les lexicographes, Papias copie la notice d’Isidore de Séville, se contentant d’ajouter que les grues fuient les → chauve-souris, trait que nous n’avons pas lu ailleurs. Jean Balbi offre une longue notice, qui s’inspire principalement des homélies d’Ambroise et insiste sur la vigilance nocturne, ainsi que sur l’ordonnance en vol; les grues offrent une image de société parfaite, comme l’était l’antique république. Le substantif grus fait partie des mots remarquables, dont sont exposés les déclinaisons et les dérivés chez les grammairiens médiévaux, tels Alcuin, Rémi d’Auxerre, Sédulius Scot, Smaragde.

Liturgische und theologische Texte: La grue est présente dans les homélies sur l'Hexaemeron de Basile de Césarée et, partant, dans leur version latine par Ambroise de Milan. Chez celui-ci, l'ordre de vol des grues et le fait que l'oiseau de tête laisse sa place à un autre, pour être relayé dans la conduite, introduisent une réflexion sur l'ordre idéal de la cité:  C'est ainsi qu'à l'exemple des oiseaux, les hommes avaient commencé à exercer une organisation politique.

Thomas d’Aquin rappelle, dans sa Somme théologique (I, quaestio 96, art. 1), que certains animaux ont une forme de prudence et même de raison, comme les grues qui suivent un chef, et les → abeilles qui obéissent à un roi. Il rejoint ainsi une thématique récurrente qui fait de ces deux animaux un modèle d’organisation étatique. Leur cas est cité aussi par Gratien dans le Decretum relatif au droit canon, pour appuyer le fait qu’il y a un empereur, et un juge de province (pars 2, causa 7, qu. 1, canon 41).

[...]

Reiseliteratur: La Topographia Hibernica ou »Description de l’Irlande« de Giraud de Barri contient un chapitre sur la grue, dont sont rappelées la vigilance nocturne et l’astuce de la pierre levée par les sentinelles. L’auteur y voit le symbole des prélats de l’Eglise. Il énonce aussi que la grue a le foie si ardent qu’elle est capable de digérer le fer, ce qui s’applique aux coeurs enflammés par le feu de la charité, qui viennent à bout des esprits insensibles.

Lit.: J.M. BOIVIN: L’Irlande au Moyen Age. Giraud de Barri et la Topographia Hibernica (1188), 1993 (I, 14, 180-181).

Baudouin Van den Abeele

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